Le nom de la Manufacture Urbaine, appellation bien connue des carolos depuis 2017, disparait. Mais l'activité se poursuit sous un nouveau nom : Urban Breweries.
Le projet de la Manufacture Urbaine de Charleroi a vu le jour en 2017. Rapidement, il s’est implanté dans différents lieux comme l’ancienne Médiathèque, un bar-restaurant en bord de Sambre et le site du Martinet à Monceau. L’idée était d’en faire un lieu artisanal et pluriel.
Voilà pour l’origine du projet. Mais rapidement, la Manufacture Urbaine (MU) va connaître des moments difficiles, notamment avec la pandémie de 2019 et ensuite avec la crise énergétique et l’augmentation des matières premières. Une succession de situations difficiles, qui a conduit la structure à une Procédure de Réorganisation Judiciaire (PRJ) en 2023, durant 6 mois. Finalement, la Manufacture Urbaine conclut un accord aves ses créanciers, rembourse ses dettes et réorganise son actionnariat.
"Donc on a compris, au-delà de la vision, le mode d'emploi. Et on a compris qu'il fallait augmenter les volumes de production pour rendre le projet durable et rentable. De ce fait, nous nous sommes concentrés sur le développement de marques. Par ailleurs, on a mis en place la bonne gouvernance, on n'a pas abandonné donc on a réussi à sortir de manière favorable de cette PRJ. Mais on a aussi compris que, pour pouvoir assurer l'avenir de la structure, la zone d'activité de Charleroi Métropole ne suffisait pas. Et donc on s'est entouré d'experts indépendants pour nous conseiller sur la porcédure de mise en place de cette bonne gouvernance pour aller vers un projet durable et rentable.", explique Jurgen Dewijn, fondateur de la Manufacture Urbaine.
Aujourd’hui, Jurgen Dewijn a repris l’activité à 100 % avec son fils Thomas. Mais récemment, la Banque Carrefour des Entreprises a mentionné la Manufacture Urbaine comme étant en faillite.
Le fondateur de la Manufacture explique qu’il s’agit d’une dénonciation malheureuse, pour un montant dérisoire de deux fois 400 € et qu’une procédure judiciaire est actuellement en cours pour contester cette faillite, ce qui devrait être réglé dans les prochains jours, selon lui.
Car en effet, selon Jurgen Dewijn, cette faillite déclarée n’est qu’une contrainte administrative à régler. L’activité n’a jamais cessé et elle va même encore se développer, mais sous un nouveau nom. Désormais, ne dites plus Manufacture Urbaine, mais Urban Breweries. Une nouvelle appellation qui avait été choisie à la suite de la réorganisation judiciaire de 2023 et qui se concrétise aujourd’hui, avec une activité uniquement centrée sur la bière artisanale.
Exit donc l’activité HoReCa pour cette nouvelle mouture, puisqu’elle n’a pas été fructueuse. Un nouveau restaurant va cependant ouvrir ses portes à l’Atelier de la MU, rue de Brabant, mais il sera géré par le groupe Van der Valk, déjà bien implanté à Gosselies.
Urban Breweries, ce sera donc de la bière artisanale mais, cette fois, bien au-delà des frontières carolos.
"Nous allons continuer à développer les marques locales à Charleroi, mais aussi à Namur, Liège et Bruxelles. Mais toutes ces bières seront conditionnées ici, sur le site du Martinet", explique Thomas Dewijn
Pour réussir ce nouveau pari, cela passe par de nouveaux investissements. Une troisième ligne de conditionnement sera installée sur le site du Martinet pour le mois d’avril. Ce qui permettra de produire 5 millions de bouteilles à l’année, contre 3 millions actuellement. L’équipe, d’une douzaine de personnes au total, compte sur ce nouveau défi pour pouvoir envisager l’avenir de manière plus sereine.