La cour d'assises du Hainaut a condamné, ce jeudi, David Vens à une peine de quinze ans de réclusion criminelle. Le Carolorégien a été reconnu coupable du meurtre de sa compagne, Maria Gonçalves Da Rocha, commis à Charleroi la nuit du 5 au 6 mars 2018. Lors d’une rixe, l’homme avait porté un coup de couteau à la victime et l’avait laissée agoniser durant la nuit.
David Vens était cafetier dans la ville basse de Charleroi. Maria Gonçalves Da Rocha travaillait dans le salon de coiffure d’en face. Elle avait quitté le Grand-Duché du Luxembourg pour suivre une cure dans un hôpital de Charleroi. Ils étaient tombés amoureux et avaient donné naissance à une fille un an après leur rencontre.
e café tenu par David, la Petite taverne, prenait l’eau en raison de travaux entrepris pour l’érection du centre commercial Rive gauche. Outre le fait de rencontrer des soucis financiers, le couple sombrait dans l’alcool. Maria était régulièrement victime de coups.
Le 5 mars 2018, elle est rentrée dans l’appartement situé au-dessus du café, qui avait déménagé un peu plus loin dans la ville. Elle était ivre, avec une alcoolémie de plus de cinq grammes d’alcool par litre de sang. Lui avait bu une bouteille de whisky. Une première dispute a éclaté dans le café et une seconde dans l’appartement.
Maria s’est saisie d’un couteau, David l’a désarmée et lui a porté un coup avec l’arme, dans le dos. La lame s’est enfoncée de 44 millimètres. Ensuite, Maria s’est couchée, elle ne saignait pas beaucoup. Le lendemain, elle ne s’est pas réveillée.
Selon le médecin légiste, le coup de couteau a provoqué des hémorragies et des problèmes respiratoires. Maria aurait pu être sauvée si elle avait été prise en charge par des médecins dans l’heure qui a suivi le coup. Son compagnon n’a rien fait, laissant sa petite fille âgée de neuf ans soigner sa maman.
David Vens a contesté l’intention d’homicide. Pour les jurés, l’arme utilisée, la zone visée, potentiellement létale, et l’attitude de David Vens après les coups ont suffi pour établir l’intention d’homicide.
Ce jeudi, l’avocat général avait requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre le meurtrier, ne retenant aucune circonstance atténuante en sa faveur. La défense avait plaidé une peine de cinq ans, assortie d’un sursis probatoire, afin de permettre à David Vens de s’occuper de sa fille.
Le collège formé par la cour et le jury a prononcé une peine de quinze ans de réclusion criminelle. Ils ont retenu des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé : son enfance déstructurée, son casier judiciaire vierge, le fait qu’il soit considéré comme un bon père de famille et ses possibilités de reclassement dans la société.
David Vens a comparu libre à son procès, il n’a pas été arrêté à l’audience. Il devra donc attendre son billet d’écrou, à moins d’un pourvoi en cassation.