Les enseignants étaient en grève ce jeudi pour exprimer leur ras-le-bol généralisé. Une manifestation en front commun s'est tenue devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les enseignants pointent du doigt (notamment) les nombreux efforts réalisés depuis deux ans face à la crise sanitaire, avec des règles qu'ils qualifient d'intenables. Et aussi une négociation sectorielle avec le gouvernement et les pouvoirs organisateurs qui a, disent-ils, accouché de cacahuètes. Un climat tendu donc.
Ils sont profs, éducateurs, concierges, directeurs, directrices et même élèves. À 8h ce matin, ils étaient sur le quai de la gare à Charleroi pour prendre la direction de Bruxelles et ce n’était pas une excursion comme ils en ont l’habitude. « En réalité, nous sommes là pour manifester, voir la ministre Désir et lui demander de prendre en considération notre métier », explique Christelle, une prof de français. « Nous sommes là pour montrer que les enseignants en ont assez des conditions de travail dans lesquelles nous sommes depuis maintenant plusieurs années », raconte à son tour Laura, une professeure d’EDM.
Depuis deux ans, le covid a clairement affecté tous les acteurs de l’enseignement. Les profs se sentent méprisés par des dirigeants politiques qui en demandent toujours plus sans pour autant mettre à disposition les moyens adéquats. « Je donne un cours de langue (néerlandais) et effectuer un exercice oral avec 28 élèves en classe en seulement 50 minutes, c’est beaucoup trop, déplore Sara, une enseignante carolo. Les élèves n’ont pas les bonnes conditions pour apprendre et ils ont besoin d’encadrement. Nous ne sommes plus capables de donner cette aide individualisée que les élèves ont besoin et à laquelle ils ont droit. »
Un ras-le-bol accéléré par la crise sanitaire !
La crise sanitaire a été quelque part un booster dans cette grève car le malaise est présent depuis des années dans l’enseignement suite aux réformes qui se sont succédé. « Hier, j’ai discuté avec mes élèves de la grève et ils comprennent que ces réformes n’ont pas de sens et pour eux, pour leur futur, pour leur qualité d’enseignement, ce n’est pas acceptable », confie Laura, la prof d’EDM.
Il y a une pénurie d’enseignants, un manque de matériel, un surpeuplement d’élèves par classe…etc. Et ce n’est qu’une infime partie de leur réalité quotidienne que les profs dénoncent
Autant de questions auxquelles le gouvernement s’est dit prêt à dégager 32 millions d’euros supplémentaires avant 2024. Les politiques vont devoir revoir leur copie car il en va des enjeux sur le futur de notre société.