Le Tribunal d'Application des Peines vient donc de libérer Michel Lelièvre sous conditions. Après 23 ans de réclusion et après de nombreuses demandes de libération anticipée avortées, le complice de Marc Dutroux, obtient donc la même chose que Michèle Martin.
Il n'aura pas fallu une heure pour que se déchaîne la haine sur les réseaux sociaux.
Evidemment, le sujet est extrêmement sensible. La place laissée aux parents, victimes, dans ce genre de décision de Justice, est notamment un débat qui doit émerger.
En revanche, estimer, comme le font beaucoup, que Michel Lelièvre n'avait pas le droit de sortir anticipativement de prison sous prétexte que les actes auxquels il a participé étaient d'une abomination extrême, relève de l'anti-démocratie la plus basique.
Car il y a une Justice, pas deux, pas onze millions. Une. Et elle est la même pour tout le monde. Que ça plaise ou pas. Une seule question doit être posée dans cette affaire : remplissait-il toutes les conditions pour pouvoir sortir de prison plus tôt que son fond de peine ? A cela le TAP a répondu oui. Et nous, citoyens, démocrates, n'avons qu'une seule chose à faire: nous incliner devant cette décision.
Alors on pourra toujours discuter le système, le critiquer, estimer que le genre de crimes commis par cet homme ne devrait pas pouvoir donner accès à une libération conditionnelle. Disputatur en effet.
Mais le fait est que la loi est la loi. Et qu'une société qui rendrait une justice à la carte en by-passant ses propres règles serait une société en laquelle les citoyens ne pourraient plus avoir confiance. Une société qui se dirigerait lentement mais sûrement vers le fascisme ordinaire.