Marco Ilaimaharitra est sorti en pleurant du terrain de Malines où le Sporting de Charleroi se déplaçait dimanche. Des larmes de tristesse. Mais aussi de colère sans doute. Non seulement parce que le pauvre Marco a dû subir les cris racistes du public malinois, mais aussi parce que, se plaignant que le corps arbitral faisait la sourde oreille, s'est pris en prime un carton d'avertissement. S'en était trop pour le Zèbre qui a littéralement craqué devant tant de bêtise et d'injustice.
Soyons très clair. Ce qui s'est passé "Derrière les Casernes" est une double honte pour le football belge dans son entièreté.
D'abord parce que malgré les dérapages récurrents dans les stades de foot en matière de racisme, ni les clubs ni la Pro League ne semblent prendre la mesure du problème ni ne veulent visiblement agir. Les timides appels au micro en début de match pour lutter contre le racisme ou les amendes ridicules qui sont infligées aux clubs pour les chants de leur supporters ne sont en rien dissuasifs.
Et les chants entonnés (quand ce ne sont pas les cris de singes) sont autant de doigts d'honneurs aux dirigeants du foot belge qui n'ont pas le courage de prendre des mesures radicales contre une certaine frange de supporters abrutis. Tant que des sanctions exemplaires et des amendes salées ou des matches à huis clos ne seront pas systématisés en cas de dérapage, rien ne changera.
Et dans le cas de Malines, ce constat affligeant est encore accentué par l'attitude déplorable de l'arbitre Lardot et de ses assistants qui non seulement n'ont même pas été foutus d'entendre ce qui se passait en tribune, mais qui, de surcroît, ont sanctionné la victime. Quelle image déplorable, quel message catastrophique.
Reste à espérer que cette carte jaune sera, symboliquement, annulée, que l'arbitre subisse, lui aussi, à tout le moins une réprimande. Et surtout que Malines se prenne une claque financière dont le club se souviendra. Sans cela, répétons-le, l'impunité restera de mise. Et ce n'est plus tolérable.