Dans une interview à nos confrères de la Libre, le député fédéral cdH Georges Dallemagne abordait ce mardi un sujet quasiment tabou depuis le début de la pandémie: la vaccination obligatoire. Le parlementaire plaide en effet pour que, dans certains groupes de la population à tout le moins, la protection vaccinale soit une obligation.
Enfin, serait-on tenté d'écrire. Parce que, oui, le péché originel qui nous empêche toujours aujourd'hui d'avoir des perspectives très claires dans les semaines et les mois qui viennent, c'est de ne pas avoir rendu la vaccination contre le coronavirus obligatoire dès le départ.
Et ce pour plusieurs raisons.
D'abord, la vaccination obligatoire existe déjà dans notre pays: pour la polio. Sans compter que certains autres vaccins sont nécessaires pour pouvoir, notamment, fréquenter les crèches de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et on ne vous parle même pas de celui contre la fièvre jaune, impératif pour se rendre, par exemple, en Afrique. Obliger la population ou une partie d'entre elle à se faire vacciner ne serait dès lors pas une première. D'autant qu'elle suivrait une logique de préservation sanitaire capitale.
Ensuite, on le voit bien, l'adhésion de la population n'est pas si évidente. Les chiffres sortis par nos confrères de Sudpresse, montrent notamment que, dans la région de Charleroi, à peine 15% des "vaccinables" ont fait la démarche, contre 30% au niveau national. Hors l'adhésion, comme pour les mesures, est fondamentale pour atteindre l'immunité collective.
Troisièmement, ne soyons pas naïfs: l'arrivée du "green pass" européen pour voyager, mais également les obligations de vaccination qui vont se mettre en place dans toute une série de secteurs (concerts, spectacles, déplacements en avion, hôtellerie, grands événements sportifs, etc.) ne seront rien d'autre qu'une forme de pression pour se faire piquer. Une vaccination obligatoire qui, hypocritement, ne dit pas son nom. Jouons donc franc-jeu...
Oh bien sûr, on argumentera qu'on laissera toujours le choix, par exemple pour les voyages, entre une vaccination et un test covid. Sauf que les tests pour déplacement coûtent cher et ne sont pas remboursés par la sécu. Ce qui, à très court terme, va engendrer des disparités, voire des discriminations claires: une famille de 5 personnes obligée de débourser 250 euros avant de mettre un pied dans l'avion, réfléchira à deux avant de partir...
Enfin et surtout, tous les spécialistes s'accordent à le dire: le vaccin est, actuellement, la seule voie de secours rapide pour enrayer la pandémie. Les traitements ne sont pas encore au point. Et laisser circuler le virus de manière trop importante revient à exercer une pression presque insoutenable sur notre système de soins de santé.
Oh bien sûr, certains, diront qu'une obligation vaccinale est une privation de liberté, qu'elle touche à notre droit le plus intime de gérer notre corps et notre santé comme nous l'entendons.
Parlons-en des privations de liberté! Voici un an qu'elles ne cessent de nous empoisonner la vie. En 12 mois, dans un contexte démocratique très discutable, on nous a ôté plus de libertés que jamais. Celle de circuler comme bon nous semble, de voir qui nous voulons et quand nous voulons. On nous prive de culture, de fêtes, de repas entre amis. On nous prive de pouvoir serrer nos enfants et nos petits-enfants dans nos bras. On nous oblige à étouffer sous un masque.
Depuis le 13 mars 2020, nous sommes privés de vie.
Alors oui, s'il faut passer sous les fourches caudines d'une obligation vaccinale pas plus liberticide qu'une loi restrictive quelconque votée par le Parlement, qu'il en soit ainsi.
Parce que pour le coup, nous n'avons vraiment pas le choix. C'est le prix de la liberté, la vraie.