Après 3 mois où, quoi qu'on en dise, les Belges ont visiblement respecté les mesures de confinement (sans quoi l'épidémie ne serait pas en train de s'éteindre doucement), après des semaines de privation de libertés fondamentales, nous allons enfin retrouver un semblant de vie normale.
Cette période compliquée sur le plan social et psychologique, nous aura au moins permis de prendre conscience d'une chose: que nos libertés, qui semblent évidentes et aller de soi, sont extrêmement fragiles. Et qu'elles sont précieuses. La preuve: la perspective de pouvoir bientôt y regoûter procure à chacun d'entre nous un sentiment délicieux comme...une libération. Désormais tout sera permis, l'interdiction sera l'exception. Comme il se doit dans une démocratie qui se respecte.
Ne l'oublions jamais: nous devrons à l'avenir rester vigilants. Non seulement, bien sûr à titre individuel afin de limiter la propagation de la maladie qui risquerait de nous replonger dans un confinement quasi-fatal sur le plan socio-économique, mais aussi et surtout sur le plan collectif afin que la privation de certaines de nos libertés ne devienne pas la norme.
On entend dire ça et là que, finalement on s'habitue à tout, y compris au renoncement.
Rien n'est plus faux. On ne peut ni ne doit accepter de céder le moindre centimètre de liberté. Parce qu'elle est ce que nous avons de plus cher.
Raison pour laquelle aussi, ce gouvernement aux pouvoirs spéciaux doit céder la place, le plus rapidement possible à un gouvernement de plein exercice qui sera contrôlé comme il se doit par le Parlement et ne pourra plus prendre de décisions de manière unilatérale.
Sans doute était-il nécessaire pour gérer cette crise de manière efficace. Mais ce n'est pas naturel démocratiquement. C'est même totalement contre-nature.
Devrons-nous pour cela retourner aux urnes? S'il le faut oui. Mais vite.
Ce sera alors une nouvelle possibilité d'exprimer au travers d'un vote notre liberté de choisir ou refouler ceux qui ont l'ambition (parfois démesurée) de gouverner ce pays.
Même si celui-ci, on l'a vu durant la crise, paraît de moins en moins gouvernable.