Imaginez une petite fille qui a souffert le martyre pendant plus de deux ans. Imaginez des parents atterrés mais qui, comme elle, se sont battus comme des lions pour tenter de la sauver d'une maladie extrêmement rare.
Imaginez la détresse de ses parents à la mort de leur petite. Imaginez aussi leur choc lorsque, un an après la mort de leur enfant, ils reçoivent dans leur boîte une lettre presque comminatoire de la Fédération Wallonie Bruxelles les enjoignant de rendre des comptes...parce que leur gamine n'est plus scolarisée.
Imaginez aussi la colère quand, lorsqu'ils téléphonent à la Fédération Wallonie Bruxelles, on leur explique que "ça arrive parfois" que "c'est un souci informatique"... La belle affaire...
Alors bien sûr l'administration ne peut gérer au cas par cas ni connaître toutes les situations. Mais que ce genre de bug puisse malgré tout arriver et que le dérapage soit considéré comme une simple erreur administrative, comme s'il s'agissait d'une vulgaire erreur de facturation, que la vie (ou la mort) d'un enfant soit en quelque sorte considérée comme une statistique parmi tant d'autres, a quelque chose de particulièrement choquant.
L'inhumanité du système administratif n'est sans doute pas une surprise. Elle n'en reste pas moins scandaleuse dans un pays qui se targue d'être parmi les plus démocratiques et sociaux au monde.