Ne tournons pas autour du pot : le reconfinement est en vue. Même s'il est possible qu'il se décline localement, les multiples sorties de ces dernières heures, tant sur le plan politique que dans le chef des experts, sont très claires: sans retour à un confinement dur, nous ne nous en sortirons pas de sitôt.
C'est évidemment un terrible constat d'échec collectif où les politiques, le monde scientifique et les citoyens ont leur part de responsabilité. Un échec qui laissera des traces pendant une éternité. Mais par lequel il faut désormais hélas passer puisque toutes les stratégies ont visiblement échoué pour casser la chaîne de transmission du virus jusqu'à placer notre système hospitalier au bord du gouffre.
Et si nous devons y passer, allons-y. D'autres le font : l'Irlande, par exemple. Alors même que son taux d'incidence de cas pour 100000 habitants est trois fois moindre. Tout cela n'a que trop tardé. Voilà des jours et des jours que la maison brûle, que les courbes s'envolent, que tous les signaux d'alerte sont au rouge.
Or qu'a fait le dernier comité de concertation? Il a essentiellement décidé de fermer l'Horeca. Non-sens, goutte d'eau, mesurette. Et c'est d'ailleurs cela que dénoncent restaurateurs et cafetiers qui ont été les seuls ciblés. Et donc rendus de facto responsables presque uniques de l'explosion des cas. Alors que les bus sont toujours bondés. Alors que les galeries commerçantes restent ouvertes. Alors que le reste de l'économie tourne. Alors qu'on joue au foot devant des milliers de spectateurs.
Le comité de concertation de ce jeudi ne décidera pourtant pas encore d'un confinement total. Mais bien du durcissement des différents protocoles dans divers secteurs comme la culture ou le commerce. Qui, comme beaucoup de mesures depuis le début de cette crise, ne rimeront à rien. A quoi cela servira-t-il de maintenir 40 personnes dans une salle de spectacle.
Voilà des mois et des mois, que nos libertés sont restreintes au gré de ce foutu virus et des errances décisionnelles. Quitte à être privés et empêchés de vivre, que ce soit totalement désormais pour quelques semaines si c'est la seule solution en attendant le vaccin.
Ce confinement, au moins, la population le comprendra. Ce qu'elle ne comprend pas et qu'elle ne peut plus supporter, ce sont les atermoiements, les hésitations, les incohérences, les mesures incompréhensibles, parfois injustes et partiales d'un gouvernement qui agit comme un lapin pris dans les phares.
Quitte à crever socialement et économiquement, que cela serve à quelque chose. Le prix à payer ne sera de toute façon pas pire que ce que nous subissons actuellement.