Voir des centaines de décérébrés fondre sur le Capitole, simplement parce qu'ils n'acceptent pas les résultats d'une élection dans la soi-disant plus grande démocratie du monde, a quelque chose de glaçant.
Mais le plus grave, c'est bien évidemment l'incitation à l'insurrection lancée par Donald Trump. De manière latente depuis deux mois, de manière concrète mercredi soir.
Cette harangue inepte relève sans doute plus de la psychiatrie que du combat politique.
Il n'empêche: elle est aussi révélatrice de l'incapacité systémique de toute une classe politique à ne pas savoir accepter de passer la main, d'admettre la défaite et de comprendre que la politique est tout sauf un métier mais bien une mise à disposition des talents et de la créativité au service de la collectivité.
Trump est la quintessence de cette politique dégueulasse de l'occupation du pouvoir pour le pouvoir et surtout pour ses propres intérêts.
Ce pouvoir qui, hélas, est pour certains une véritable addiction dont il est totalement impossible de décrocher. Jusqu'à poser des actes insensés, jusqu'à nier les évidences et se construire une réalité virtuelle où tous ceux qui s'opposent au maintien au pouvoir sont pris pour cibles. Jusqu'à, surtout ignorer totalement la volonté du peuple.
Le bientôt ex-président américain, sans doute le pire de l'Histoire des Etats-Unis, est l'exemple parfait de cette autocratie populiste qui, mine de rien, est en train de se disséminer de Washington à Rio, de Londres à Budapest, de Moscou à Varsovie.
Mais n'allez pas croire que cette misère démocratique qui ruine et sape les sociétés modernes, est uniquement l'apanage de grands fauves internationaux qui ont fait main basse sur le pouvoir dans leur pays.
Ce trumpisme, ce populisme qui menace le monde aux quatre points cardinaux de la planète, sont aussi présents aux échelons inférieurs du pouvoir, jusque dans nos régions, nos communes. Et quoi qu'on en dise ce n'est pas nouveau.
Combien de petits barons locaux ne connaît-on pas qui seraient prêts à toutes les veuleries, à tous les clientélismes, à tous les coups bas, pour garder ne fût-ce qu'une once de pouvoir?
Combien de responsables locaux, qui à force de s'accrocher et de rester parfois des dizaines d'années au pouvoir, estiment que leur commune leur appartient, qu'ils en sont l'essence.
Combien de petits dictateurs qui ne souffrent aucune opposition parce que "la commune c'est eux". En étant persuadés du bien-fondé de la confiscation du pouvoir que leur ont prêté leurs électeurs pour un temps déterminé.
Mais en oubliant surtout que le Capitole est proche de la salvatrice roche tarpéienne...