Il paraît, selon Paul Magnette, qu'avec le nouveau gouvernement, c'est le retour de la politique du coeur.
En martelant cela, le président du PS ne croyait pas si bien dire : la politique du coeur oui. Mais pour les petits amis.
Et singulièrement au MR. Imaginez qu'en un casting, le président libéral Georges-Louis Bouchez a probablement concentré toutes les erreurs à éviter s'il voulait donner un semblant de volonté de retisser le lien de confiance entre politique et citoyens. A tel point que les barons du Mouvement Réformateurs sont fous furieux. Et que l'ambiance à la rue de la Toison d'Or est, dit-on, tendue au possible.
Imaginez : non seulement Bouchez a décidé de nommer Mathieu Michel, le frère de Charles et donc fils de Louis (sorti de nulle part), comme secrétaire d'Etat au fédéral, mais il a aussi voulu recaser Denis Ducarme qui se retrouvait sans rien, au gouvernement wallon. En faisant sauter au passage Valerie De Bue, installée là depuis plusieurs années sans démériter. Bonjour le signal.
Mais le pire n'est pas là. En installant Ducarme, Bouchez a également risqué de mettre le gouvernement wallon hors-la-loi puisque l'exécutif doit impérativement compter un tiers de ses membres du même sexe. Sans De Bue, il n'y avait plus que 2 femmes sur 8. Ce qui aurait fait au passage le gouvernement le moins égalitaire du royaume.
Alors de trois choses l'une. Soit GLB est extrêmement mal entouré, personne y compris dans son entourage politique ne l'ayant prévenu du décret en question. Soit il n'a prévenu personne de sa décision et ne connaissait pas l'existence de ce décret. Soit il était parfaitement au courant mais a décidé de s'asseoir sur la loi en espérant que ça passerait crème. Dans tous les cas, c'est extrêmement problématique pour un président de parti.
Un président qui non seulement foule du pied les principes démocratiques mais en plus agit sans envisager les conséquences politiques et humaines de sa décision unilatérale. On imagine la tête de la pauvre Valerie De Bue véritablement considérée comme quantité négligeable dans cette histoire. Et celle de Denis Ducarme qui aura été ministre pendant deux heures d'un sketch navrant.
C'est donc ça la politique du coeur. Mais le coeur de la politique lui, il saigne. Et à force de tragi-comédies du genre, il sera bientôt exsangue.