On a tellement rêvé de la fin de ce cauchemar. Des jours et des jours qu'on ne pense plus qu'au déconfinement. On s'y voit déjà à ce barbecue entre amis au soleil dans le jardin. On l'aperçoit se rapprochant, la possibilité de passer enfin des moments paisibles avec ses parents, ses grands-parents, ses potes.
Oui, le début du déconfinement est donc annoncé pour dans une dizaine de jours. Avec toutes les précautions d'usage évidemment. Et malgré tout encore une sacrée dose de restrictions de libertés qui ne nous permettront pas de retrouver une vie totalement "normale" avant un sacré bout de temps.
Mais tout de même, l'étau se desserre. Et ça va faire du bien. Au moral surtout. Parce que nous sommes avant tout des êtres sociaux qui avons besoin du contact des autres pour vivre et nous épanouir.
Ce déconfinement, toutefois, est un énorme challenge. Et il montrera rapidement le degré de maturité et d'intelligence des habitants de ce pays.
Parce que soyons très clairs: si tout le monde se rue dans les commerces, ne respecte pas les règles de distanciation, se moque du port du masque en public, bref si tout le monde relâche complètement l'effort énorme qui a été accompli jusque là pour tenter de juguler l'épidémie, ce sera le retour au confinement strict.
Si "demain" commence le 4 mai, l'inconscience collective et le manque de responsabilité sociale au profit de l'individualisme forcené risque bien, très vite, de nous ramener à "avant-hier" et aux affres d'une courbe exponentielle d'hospitalisés et de morts.
Dès le 4 mai, il faudra se montrer adultes, patients, solidaires, humbles devant la maladie, devant notre condition d'humain. Qui fait aussi notre grandeur quand nous en avons une conscience collective.
Nous allons entrer dans un monde différent. Pénétrons-y de manière intelligente et prospective. C'est la seule manière de retrouver nos libertés. Et de réfléchir ensuite sereinement à la société que nous voulons à l'avenir.