Cette semaine, la dépénalisation totale de l'IVG reviendra au Parlement fédéral. Avec cette fois, une grande chance qu'une majorité se dégage pour, enfin, clore le débat et modifier les conditions dans lesquelles l'avortement peut se pratiquer. Le délai de 12 semaines devrait, notamment, passer à 18.
C'est évidemment une avancée fondamentale pour toutes celles qui, pour des raisons diverses, choisissent à un moment donné ou un autre, de ne pas devenir maman alors qu'elles sont enceintes.
Parce que ne pas dépénaliser totalement un geste qui n'est en rien anodin, c'est aussi ajouter la peur et de la pression sur des femmes qui sont déjà en proie à de nombreuses questions, sont face à un dilemme et, souvent, face à une grande culpabilité.
Alors que notre pays est souvent épinglé pour son retard dans certains domaines au regard de ce qui se passe ailleurs en Europe (Enseignement, situation dans les prisons, etc.), c'est une excellente chose que nous soyons à la pointe avec quelques autres, en matière de décisions éthiques et sociétales fondamentales.
Nous avons été parmi les premiers à autoriser le mariage homosexuel, l'adoption homosexuelle, la PMA. Parmi les premiers aussi à dépénaliser partiellement l'avortement. Mais le fait que l'IVG, en tout cas dans les textes restait potentiellement punissable, était un caillou dans notre chaussure.
Il est rassurant de voir qu'un consensus va être trouvé pour faire sauter ce verrou qui freinait certaines dans leurs décisions et certains médecins à pratiquer l'interruption volontaire de grossesse.
A cet égard, la suppression de la clause de conscience qui permettra, notamment dans les hôpitaux confessionnels, à chaque médecin de décider en son âme et conscience (et non plus en fonction de ce que lui dicte son institution) s'il veut ou pas pratiquer une IVG, est également une grande avancée.
Si seulement tous les partis étaient dans ce pays aussi ouverts sur le plan socio-économique, sur l'immigration ou encore la politique environnementale que sur les questions éthiques...