Edito: c'est pas moi c'est l'autre ou l'incertitude engendre la peur

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La polémique, ou plutôt les polémiques autour de la gestion, de la commande et de la distribution de masques de protection, n'en finissent plus de connaître de nouveaux épisodes consternants pour ne pas dire affligeants.

Dernière en date: de nombreux bourgmestres ont obtenu auprès de leur province des listes de personnes auxquelles pouvaient être distribués des masques de protection. Parmi elles, évidemment du personnel soignant. Sauf que,  le personnel de première ligne (infirmières à domicile, kinés, etc...) a visiblement été zappés de ces listes. En clair, ceux qui sont le plus exposés à la contamination  du Coronavirus n'ont pas la possibilité de se protéger. Pire: dans les listes qui ont été distribuées aux bourgmestres, certains sont...morts aujourd'hui. Autant dire que ces listes ne sont absolument pas à jour. Et que les bourgmestres, au contact direct de la population, l'ont très mauvaise.

Du côté des Provinces, on joue au  "c'est pas moi c'est l'autre". En Province de Hainaut, par exemple, le gouverneur, qui explique que les listes de noms sont en train d'être mises à jour, pointe du doigt une erreur du fédéral et de la Wallonie qui a fourni...de mauvaises listes. Pas de bol...

Une preuve de plus que la lasagne institutionnelle belge, à force de complications,  devient, particulièrement en temps de crise, un véritable fléau pour la fluidité des informations et donc, de l'efficacité des autorités. Certes le Conseil National de Sécurité qui regroupe le kern fédéral et les chefs des autres exécutifs du pays, semble relativement cohérent.

Mais une fois qu'on descend d'un ou deux étages, c'est la cohue. Evidemment, on le savait. Régulièrement, les niveaux de pouvoirs se refilent la patate chaude, donnant ainsi une image floue à la population qui se sent insécurisée. Et n'hésite pas dès lors à se tourner vers les partis populistes (au mieux) qui ont des idées simples, simplistes mêmes, mais claires.

C'est déjà vrai en temps normal. Imaginez en période de crise grave comme celle que nous traversons actuellement. Pour l'heure la population a besoin d'une chose: sentir que ses dirigeants contrôlent la situation et vont la faire sortir de cette béchamel infernale.

C'est souvent loin d'être le cas. Et c'est dramatique. Parce que l'insécurité engendre la peur. Et la peur, des comportements terribles qui ajoutent du chaos au chaos. Bref, tout sauf ce dont nous avons besoin en ces heures sombres.


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