Nous sommes le nez dans le guidon, les mains dans le cambouis et, pour le dire vulgairement la tête dans le cul. Dans un souci d'efficacité immédiate et pour optimaliser tant que faire se peut ce combat âpre contre un ennemi invisible, ce n'est donc pas le moment de lancer querelles et polémiques sur le plan politique. Ce que visiblement, certains, dans le monde politique lui-même n'ont pas bien compris.
Pour l'heure, c'est le temps de la solidarité, du serrage de coudes, de l'union et de l'effort collectif. Nous devons faire confiance à ce monde politique à qui pourtant une large frange de la population ne fait plus guère confiance depuis quelques années déjà.
Et nous devons surtout faire confiance aux scientifiques qui conseillent le gouvernement. Et qui, d'un regard extérieur semble, même si la situation est grave, avoir depuis le début donné des lignes qui, quoi qu'on en dise permettent pour l'heure de limiter un peu la casse. En tout cas au regard de ce qui se passe dans d'autres pays voisins. Même si, aussi, d'autres font bien mieux.
Par contre, il faudra en tout état de cause, le moment venu, quand la crise sera définitivement derrière nous, tirer les conclusions de ce drame social, économique mais surtout humain.
Et là, ce ne sera pas vers les scientifiques qu'il faudra se retourner. Mais bien vers le politique, dont évidemment les gouvernements. Et singulièrement même vers certain.e.s ministres.
Il faudra poser des questions et exiger des réponses : pourquoi à l'époque un stock de millions de masques ont été détruits ? Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d'en recommander ? Pourquoi ne sont-ils pas arrivés plus vite ? Pourquoi 3 millions de masques FFP2 livrés par la Chine se révèlent finalement in utilisables? Pourquoi certaines catégories de soignants de première ligne ont été oubliées dans la distribution de masques? Pourquoi des listes de soignants obsolètes ? Pourquoi si peu de tests au Covid 19 réalisés ? Pourquoi n'ont-ils pas été systématisés dans les maisons de retraite, là où les foyers infectieux prolifèrent ? Pourquoi si peu de matériel de protection dans les hôpitaux ?
Oui à tout cela il faudra des réponses. Et s'il serait contreproductif de réclamer des têtes maintenant comme le font certains dans un pur réflexe politicien totalement déplacé, il est évident que les coupables, voire responsables de tous ces manquements qui auront contribué à multiplier le nombre de morts en Belgique, devront rendre des comptes.
Et peut-être même plus que chez les politiques : dans le monde infirmier, on parle déjà d'actions pénales à l'égard, par exemple, de la ministre de la santé Maggie De Block. Qui risque bien de ne pas s'en sortir les doigts dans le nez...