Voilà, que dans tous les partis, on se réjouit de l'accord "Blouses blanches" trouvé au fédéral qui devrait soulager le monde infirmier (en tout cas dépendant du fédéral). 67 millions cette année, dont 8 millions € pour les infirmiers indépendants.
Les socialistes, les écologistes, les libéraux, le PTB, le cdH et le CD&V ont donc trouvé une majorité de circonstance au Parlement pour résoudre une partie de ce dossier qui empoisonne littéralement un monde de la santé mis sous grande pression tant le manque de moyens est pour l'instant criant. Voilà qui réjouira, notamment, les grandes institutions hospitalières de Charleroi Métropole, particulièrement touchées par le problème.
Mais il est tout de même un détail piquant. Parmi les signataires de l'accord "blouses blanches", donc, on retrouve le MR, l'open VLD (qui fanfaronnent notamment pour les 8 millions dégagés pour les infirmier(e)s à domicile) et le CD&V. Peanuts.
Peut-être ces 3 partis concernés, et qui font partie du gouvernement fédéral en affaires courantes depuis un an, auraient-ils été bien inspirés d'être aussi volontaristes pour contrôler le déficit de l'Etat qui ne cesse de se creuser de jour en jour au point que l'Europe se mêle aujourd'hui de tirer la sonnette d'alarme.
Le gouffre devient abyssal et on parle actuellement d'un trou de quelque 14 milliards. Les alertes sont pourtant venues de partout. Et à chaque fois la ministre du Budget, devenue Première ministre, Sophie Wilmès, estimaient que les prévisions étaient par trop pessimistes. Las !
Et que les libéraux, entre autres, cessent désormais de rendre la situation actuelle responsable de ce déficit catastrophique qui s'annonce. Une bonne fois pour toutes soyons clairs: non ce n'est pas l'absence de gouvernement depuis 12 mois qui est à l'origine du désastre financier. Cela n'arrange rien, certes. Mais le problème originel n'est pas là.
Même des partenaires gouvernementaux des libéraux comme le CD&V Eric Van Rompuy l'admettent : avant même la chute du gouvernement, la Suédoise a laissé filer le déficit, notamment via un Tax Shift qui, contrairement à ce qui avait été annoncé, n'a été financé que très partiellement. Moins d'impôts, mais pas plus de revenus: l'équation est simple à comprendre.
Et aujourd'hui, la Belgique se retrouve à nouveau dans des difficultés budgétaires sans nom dont les principaux responsables n'auront sans doute pas à répondre. Parce qu'au point actuel, ce n'est pas d'une infirmière dont les finances de l'Etat ont besoin. Mais d'un médecin spécialiste en soins palliatifs.