Ce jeudi, tous les hôpitaux privés, notamment de la région de Charleroi Métropole, tournent au ralenti. En cause, entre autres, le ras-le bol des infirmières qui sont au bout du rouleau : compression des coûts, horaires infernaux, pression qui entraînent burn-out, absentéisme qui reportent évidemment plus de pression encore sur ceux et celles qui restent debout.
Oui, les blouses blanches sont sur les genoux. La faute à qui ? Simplement à une politique qui, lentement mais sûrement, laisse glisser la priorité du bien-être du patient et des travailleurs de la santé vers une pure logique économique.
Car patients et praticiens sont finalement dans la même galère. Les uns se voient privés de plus en plus d'une série de soins abordables, de remboursements de médicaments, d'examens nécessaires par simple souci d'économie au niveau de la sécurité sociale. Les autres doivent travailler dans des conditions de plus en plus insupportables qui, aussi, sont extrêmement pénalisantes pour les personnes malades qui fréquentent hôpitaux, maisons de retraite, voire qui ont besoin de soins à domicile.
En clair, ce pays, est en train de créer un système de soin de santé à deux vitesses : ceux qui ont les moyens de se faire soigner correctement par une médecine de plus en plus privatisée, et ceux qui se verront coupés d'une aide sanitaire fondamentale. Avec toutes les conséquences socio-économiques que cela engendre.
Dernier exemple en date: le refus, par le gouvernement en affaires courantes d'approuver les budgets santé (Inami, mutuelles, etc) alors qu'il pouvait tout à fait le faire et ainsi permettre au système de soins de santé de ne pas être limité par la situation politique sclérosée qui bloque toute une série d'autres pans de la société belge.
Les blouses blanches doivent donc être entendues. Parce qu'une société qui ne sait pas s'occuper correctement des patients et de ceux qui les soignent est une société malade.