Ainsi donc, la commune de Lobbes a enfin décidé de raser définitivement, en 2020, la Maison de Marc Dutroux à Sars-La-Buissière où furent retrouvé les corps de Julie et Mélissa en 1996. Charleroi devrait faire pareil en 2021.
Sans doute est-ce une bonne chose. Des espaces de commémoration pourront ainsi faire leur apparition. Et peut-être aussi cela permettra-t-il aux familles de faire totalement leur deuil même si, évidemment, jamais la perte aussi tragique de jeunes enfants ne s'effacera de la mémoire des parents. Pas plus d'ailleurs que de la mémoire collective.
La disparition des maisons du psychopathe de Marcinelle permettra aussi probablement de mettre un terme à une sorte de tourisme morbide. Récemment, un homme s'était introduit dans la maison de Marcinelle où il y a tourné des videos qui en ont outré et choqué plus d'un.
A l'inverse, certains diront que maintenir debout ces deux ruines est une nécessité pour que jamais on n'oublie la souffrance et l'horreur qu'ont subies les deux petites filles, sans parler des deux survivantes, Laetitia et Sabine.
C'est oublier un peu vite que pour continuer à avancer, il faut pouvoir, parfois, et sans les oublier, s'éloigner tendrement des fantômes du passé. C'est notamment valable pour la société carolo et toute la région, marquées au fer rouge par ce drame.
C'est probablement cette hésitation entre nécessité de mémoire et d'oubli qui a poussé les communes de Charleroi et Lobbes à tergiverser pendant 24 ans.
Après une si longues période, il est toutefois temps de laisser partir toutes les victimes en paix.
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