Jean-Yves Wargnies est mort. En écrivant ces mots, je me rends compte combien cette nouvelle est totalement surréaliste.
Je n'étais pas un proche du Grand Blond. Mais après les quelques fois où j'ai eu la chance de le rencontrer et de discuter avec lui, je me suis vite rendu compte qu'il ne fallait pas être un intime pour comprendre que ce mec était un warrior. Une sorte de bulldozer à la force tranquille que rien ni personne ne semblait pouvoir arrêter. Comme on dit à Charleroi, la ville, sa ville qu'il a tant contribué à redynamiser, quand il avait une idée quelque part, il ne l'avait pas ailleurs.
Et des idées, le Jean-Yves, il en avait 50 à la minute. Créatif, enthousiaste, fédérateur, c'était un insatiable. Il avait lancé il y a quelques années, le café-brocante, "Chez ta mère", place de la Digue, devenu aujourd'hui un haut lieu de la fête où le tout Charleroi se retrouve encore aujourd'hui.
Jean-Yves était quelqu'un de profondément humain dénué de toute agressivité en dépit d'un esprit acéré et d'un humour ciselé qui pouvait décaper les plus précieux.
Mais c'était surtout un inlassable pourfendeur de la connerie humaine. La bêtise, la petitesse, la médiocrité rampante, il ne les supportait pas. C'est pourtant sous les balles de cette même bêtise haineuse qu'il est tombé en début de semaine pour ne plus jamais se relever. Quelle ironie insupportable...
Alors aujourd'hui, Charleroi se retrouve un peu orphelin. Et avec elle les centaines de potes, d'amis proches ou moins proches avec qui il a passé tant de moments festifs, beaux, profonds, légers, vrais.
La métropole perd un de ses plus chouettes et plus dynamiques esprits. L'esprit de la fête, du partage, de la créativité, de l'enthousiasme. "C'était un rayon de soleil qui mettait en lumière les autres" écrivait très justement l'un de ses amis.
Un rayon qui s'éteint aujourd'hui de manière absurde et injuste. Mais qui continuera malgré tout à briller entre les terrils et la Sambre.
Là où il va, en tout cas, ils n'ont tous qu'à bien se tenir les cons, les brutes, les méchants, les rageux. Faites gaffe les mecs, Jean-Yves Wargnies débarque. Musique à fond...
Ciao l'ami.