Ce soir, le groupe socialiste du conseil communal de Charleroi, proposera une motion de soutien au personnel d’AGC Fleurus. Les élus se disent scandalisés par les bénéfices engrangé par l'entreprise, et par le manque de réactivité de l'Europe face à la fuite des activités industrielles dans nos régions, au profit des pays de l'Est.
On se souvient de l’annonce faite ce mercredi 9 février, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, de fermer le site en 2023, et de l’émoi que cette annonce avait provoqué au sein du personnel.
« C’est un véritable choc, nous avons les jambes coupées. »
«C’est comme ça, c’est l’argent avant tout, c’est les pays de l’Est, c’est les actionnaires… »
«On ne se bat pas pour les ouvriers, on fait semblant. »
« Une page à tourner. »
Voilà les témoignages que nous avions recueillis à la sortie de l’usine. Plus qu’une douche froide, ce sont 21 ans d’efforts, de consensus, de flexibilité, de sacrifices des travailleurs qui partent en fumée.
Pourtant, les bénéfices sont au rendez-vous chez AGC en 2021 et les dividendes croissants. Malgré cela, le site se dirige bel et bien vers une fermeture.
187 travailleurs, 145 ouvriers et 42 employés sont concernés.
Le groupe PS du conseil communal de Charleroi constate qu’un centre de recherche se situe à quelques kilomètres de Fleurus où, avec des subsides wallons et fédéraux, sont développés des produits innovants.
Des produits élaborés chez nous et soutenus financièrement par la Wallonie, mais fabriqués ailleurs. Il y a donc là de quoi s'interroger. De même, le groupe socialiste s’interrogera ce soir sur le rôle de l’Europe en vue du maintien sur son territoire d’activités industrielles dignes de ce nom.
La motion qui sera déposée ce soir au conseil communale demandera donc :
- D’apporter son soutien aux travailleurs d’AGC Fleurus ;
- D’apporter son soutien aux efforts entrepris par le Gouvernement Wallon et le Gouvernement Fédéral dans ce dossier ;
- De soutenir le principe de réaffectation de qualité du site sous réserve de la manifestation éventuelle d’un(e) candidat(e) repreneur(se) ;
- D’insister sur l’urgence de définir au niveau européen une politique volontariste visant à dégager une grande stratégie de relance et de relocalisation de notre économie ;
- D’inviter les gouvernements fédéral et wallon à sensibiliser les institutions européennes à la nécessité d’un plan d’action ;
Cette motion sera également envoyée aux Chefs des Gouvernements régional et fédéral et aux ministres de l’Economie au sein de ces Gouvernements.