Le premier juillet prochain, la banque ING de Ransart fermera ses portes laissant 8 600 habitants sans distributeur et sans agence bancaire pour les accompagner. Si la question de la désertification bancaire revient régulièrement à l'avant de l'actualité, elle s'est invitée au conseil communal ce lundi soir. C'est le chef de groupe Défi qui a rappelé aux élus leurs responsabilités. Chiffres à l'appui, il démontre que certaines zones sont particulièrement mal désservies.
Actuellement, l'entreprise Batopin a déployé en Belgique 41% des points cash prévus à l'horizon 2024, et 15% ont trouvé un emplacement. Sur Charleroi cela signifie que 16 de ces distributeurs sont déjà installés.
Mais force est de constater qu'ils ont été déployés dans des zones, qui ne répondent pas toujours aux besoins de la population. C'est en tout cas le constat de Jean-Noël Gillard, le chef de groupe de Défi au conseil communal qui a rappelé hier au conseil communal qu'il fallait mettre les banques devant leurs responsabilités et leurs promesses.
"Il y a des chiffres récents qui sont venus objectiver la situation en 2022. Et il y a des communes à Charleroi qui ne connaissent aucun distributeur de billets. On pensera notamment à Roux, Goutroux ou Dampremy. Et puis, il y a également des communes en zone rouge. On pense à Monceau-sur-Sambre ou Marchienne-au-Pont. Ce qui fait que l'ouest de Charleroi est particulièrement peu couvert par des agences bancaires et par des distributeurs de billets. On a également, par exemple, la commune de Montignies-sur-Sambre qui est en zone rouge."
Le conseiller de Défi, identifie encore des zones en détresse, comme ils les appellent, comme à Gilly, où un seul distributeur Batopin est prévu
"Sur le site internet de Batopin, on peut constater qu'il n'y a que cinq endroits où les distributeurs de billets vont pouvoir se développer. La ville a quand même une marge de manœuvre, c'est-à-dire que dans un premier temps, elle doit identifier les besoins."
La ville doit prendre ses responsabilités dans une matière fédérale
Si la répartition des distributeurs est une matière fédérale, pour Jean-Noël Gillard, il faut que la Ville prenne ses responsabilités. Il faudra objectiver les besoins pour ensuite planifier et pouvoir convaincre la société Batopin de combler les manques.
"Et puis, il y a un deuxième élément aussi qu'il faut prendre en considération, c'est qu'on a une taxe sur les établissements bancaires ici à Charleroi. Cette taxe, elle vient s'appliquer aux agences bancaires et aux dispositifs au sein des agences bancaires. Mais elle ne s'applique pas en fait au dispositif Batopin. Et donc il faudra avoir cette réflexion de se dire faisons évoluer notre réglementation, taxons les dispositifs Batopin."
La ville on le sait n'est pas insensible au problème. « Selon notre dernier relevé, il reste 32 points de retrait et de dépôt de cash sur le territoire de Charleroi, ce qui n’est pas assez. Je soutiens totalement la démarche de Pierre-Yves Dermagne et il faut que la situation s’accélère rapidement. Nous sommes actuellement en discussion avec Batopin afin d’envisager des points de retrait supplémentaires et par conséquent, d’assurer encore un meilleur maillage du territoire." déclarait Babette Jandrain, échevin du Commerce à Charleroi en mars dernier suite à la sortie du ministre fédéral de l’Economie Pierre-Yves Dermagne
Jean-Noël Gillard, n'a donc fait que remettre le doigt, là où ça pique !
"J'avais justement l'impression d'attirer l'attention sur le fait qu'on développe des dispositifs à des endroits qui disposent déjà d'une bonne couverture en terme d'agences bancaires et que les endroits justement qui sont des laissés-pour-compte, les zones rouges et les zones où il n'y a pas de distributeurs sont les parents pauvres, et à cet endroit ne se développent pas grand chose."
Pour l'élu Défi, la vigilance reste de mise afin que des situations comme celle que s'apprête à vivre la commune de Ransart ne deviennent pas monnaie courante.
Voir ou Revoir sur le même sujet : Les problèmes liés à l'installation du distributeur Batopin du passage de la bourse
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