Durant, la pandémie, le cyberharcèlement a progressé de 40% en France. Chez nous, le harcèlement scolaire concerne un jeune sur trois entre la 6ème primaire et la 3ème secondaire. Il serait donc faux de croire qu’en temps de pandémie, il régresse, non, le harcèlement à l’école s’est simplement déplacé sur la toile. Pour lutter contre ce fléau et malgré la crise sanitaire, une jeune carolo a décidé de créer début 2020, une asbl « Dans ma Ruche, Restons Unis Contre le Harcèlement à l’Ecole ». Elle mène à présent ses premières actions concrètes.
Elle s’appelle Cassandra Gheys, elle est diplômée en communication de l’Ipsma à Marcinelle, mais elle s’intéresse aussi aux sciences de l’éducation. Dans ce cadre, la jeune femme a été sensibilisée au harcèlement scolaire à l’occasion d’un stage dans une école secondaire de la région, depuis elle en a fait son cheval de bataille.
« L’asbl que j’ai créée est née à la suite d’un stage réalisé dans une école secondaire où je me suis focalisée sur le harcèlement. Ensuite l’école est revenue vers moi. Après plusieurs interventions bénévoles, j’ai intégré le Student Lab à Charleroi. C’est un incubateur pour les étudiants entrepreneurs. J’ai mis toutes mes compétences et mon expérience dans le projet de création d’une Asbl qui a vu le jour au début de l’année 2020. »
Une méthode, des actions concrètes
Le 31 janvier 2020, une jeune adolescente de 14 ans prénommée Maëlle, se donnait la mort. Un drame qui avait immédiatement entrainé une réaction au sein du conseil communal de Charleroi et la mise en place de diverses initiatives dans les écoles. L’enquête a pu déterminer qu’elle subissait du harcèlement sur les réseaux sociaux.
C'est le cyberharcèlement, le procédé est le même, et selon Bruno Humbeek, psychopédagogie de l’UMons qui s’intéresse au phénomène depuis de nombreuses années, internet amplifie le phénomène.
"C'est comme une caisse de résonance que vous mettez sur le phénomène de harcèlement, qui existe partout", expliquait-il sur les antennes de la RTBF au moment des faits.
Il poursuivait au micro d’Arnaud Ruyssen dans CQFD
"L'urgence, actuellement, est d'équiper les écoles d'outils suffisamment efficaces pour venir à bout du phénomène ».
Et c’est justement l’objectif poursuivit par Cassandra Gheys de l’Asbl Dans ma RUCHE.
« L’Asbl dispose de quatre services définis sur base des demandes que j’ai eues. Il y a les entretiens individuels pour la famille et les jeunes que nous rencontrons en dehors du contexte scolaire pour les aider et les orienter. Le second service correspond à la mise en place d’animations au sein des écoles. Nous pouvons également créer un dispositif dans l’établissement qui en fait la demande. Le but étant de travailler sur le long terme. Enfin, nous proposons des formations à destination des professionnels de l’enseignement. »
Une formation a déjà eu lieu en décembre, au programme de celle-ci : de la théorie, de la pratique au travers de témoignages et des outils dont la BD Tome 1 de Kid Noize. Et le succès est au rendez-vous, du coup, l’asbl remet ça ce 30 janvier, à bon entendeur !
De véritables appels au secours !
« La demande vient toujours des écoles et des jeunes ou leurs parents. Moi je propose toujours mes services, mais je n’interviens pas sans demande. »
L'Asbl Dans ma RUCHE est joignable par téléphone, par mail ou sur les réseaux sociaux. Cassandra, c'est elle qui répond, fait vraiment du cas par cas. Durant le confinement les portes des écoles se sont fermées, il a donc fallu trouver des alternatives, aujourd'hui elle fait des entretiens à distance et ça se passe très bien apparemment.
De nombreux jeunes sont en détresse avec le confinement. Pour les établissements scolaires, le harcèlement est passé en second lieu face à tous les défis de la pandémie. Les jeunes sont livrés à eux mêmes, plus personne ne répond à leurs questionnements. L'Asbl est donc là pour ça.