Une nouvelle victime du Bois du Cazier identifiée grâce à l'ADN

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Ce mercredi 20 mars 2024, l'Institut National de Criminalistique et de Criminologie a annoncé que Rocco Ceccomancini, l'un des 14 mineurs de la catastrophe restés inconnus, a pu être identifié grâce aux analyses ADN.

Selon le communiqué de presse, il était originaire du village de Turrivalignani, dans la province de Pescara en Italie. Rocco est arrivé à Marcinelle quatre mois avant la catastrophe. Il n'avait que 19 ans. Dans les 262 victimes qui y ont péri ce funeste 8 août, sept étaient originaires du même village. Rocco avait été remonté de l'étage 1035 et inhumé en septembre 1956 sous le numéro de cercueil 215. L'identification formelle de Rocco Ceccomancini a été rendue possible grâce aux échantillons d'ADN prélevés auprès de membres de la famille retrouvés en Italie et en Belgique.

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Une démarche unique…
Les requêtes d'identifications sont, en rappel, à l'initiative de Michele Cicora dont le père, Francesco, devait faire partie des 14 victimes inconnues et inhumées à la parcelle d'honneur du cimetière de Marcinelle. Michele souhaitait, ainsi que ses frères et sœur, retrouver et identifier la dépouille de leur père pour qu'elle repose aux côtés de leur mère, en Italie. Ce combat, initié dès 2018 auprès des autorités, avec le soutien du Bois du Cazier, a suscité un véritable élan de solidarité. Les opérations efficaces sur le terrain ont été entamées le 4 octobre 2021 avec l'exhumation des 14 corps. S'en sont suivis des mois d'analyses par les scientifiques (médecins légistes, anthropologues, dentistes, services du DVI, de l'INCC) jusqu'à la ré-inhumation des corps le 5 avril 2023.
À cette date, seules deux victimes avaient pu être formellement identifiées : Oscar Pellegrims et Dante Di Quilio. Le nom de Rocco Ceccomancini figurera désormais en toutes lettres aux côtés de ses compagnons d'infortune.
 
À la suite des deux identifications attestées dès 2023, l'INCC a collaboré avec d'autres organismes européens afin d'aller plus loin dans la recherche grâce à d'autres technologies. C'est en Suède que commence ce nouveau chapitre, le Conseil national de médecine légale suédois a donc analysé plus en précision les ADN fournis par les familles. Ensuite, les résultats ont été envoyés en Norvège où la Norwegian University of Life Sciences et le Département des Sciences médico-légales de l'Hôpital Universitaire d'Oslo étaient chargés d'interpréter les analyses reçues.
Cette nouvelle identification permet de relancer l'espoir de peut-être pouvoir redonner une identité à d'autres mineurs encore inconnus aujourd'hui. Via son communiqué de presse, le Bois du Cazier veut continuer et espère retrouver d'autres familles, car plus il y a de sources ADN, plus il y a de chance de pouvoir associer un mineur à sa famille. L'opération n'est donc pas terminée. Et l'appel est d'ores et déjà lancé auprès de familles potentielles.
« Face à la science » : conférence grand public avec les experts
Hasard du calendrier : le Bois du Cazier accueille ce jeudi 28 mars une table ronde intitulée « Face à la science » lors de laquelle interviendront les experts qui ont pris part aux opérations de tentatives d'identification des victimes (médecins légistes, anthropologues, dentistes, services du DVI, INCC). Il reste quelques places. Le rendez-vous est fixé à 18h30 avec une projection commentée des photographies présentées lors de l'exposition « Révélations » avant l'intervention des experts et les questions/réponses. Les médias sont les bienvenus.

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